Couper
Lorsque les torcedors ont fini de rouler leur vitole, ils découpent dans les chutes de capes des pastilles qui ferment la tête des cigares avec de la colle végétale sans odeur ni saveur, mais qui et vous pouvez voir la forme arrondie de cette petite feuille.
Il faut surtout faire attention à ne pas endommager la cape sous peine d’abîmer le cigare. De plus, si vous incisez trop petit, il y a un risque de concentration de nicotine et trop large, une combustion trop importante, avec une ventilation excessive, et il se consume trop rapidement. Afin de ne pas gaspiller votre cigare, vous devez vous adonner à quelques précautions.
L’acte de fumer le cigare se prépare et donne suite à une série de rites qui n’en rendront sa dégustation que meilleure. S’il s’agit d’un cigare de dégustation fait à la main, il faut déjà savoir que ce cigare est fermé dans le sens qu’un de ses deux bouts est littéralement bouché. Ce bout est celui qui va venir en bouche et il est indispensable de le couper pour pouvoir fumer ce cigare. Techniquement il y a plusieurs méthodes pour couper un cigare ou l’ouvrir de manière à le mettre en bouche.
La méthode la plus classique est le coupe-cigare qui coupe le cigare grâce à 1 ou 2 lames sous forme de guillotine, la coupe est nette et souvent efficace. Attention, il ne faut pas couper n’importe où ni n’importe comment, car une grosse coupe altère la saveur du cigare. Il faut donc couper 1 à 2 mm seulement juste dans la courbe du bout. Vous pouvez aussi utiliser l’emporte-pièce qui permet de créer un trou dans la partie ronde du cigare et ainsi ouvrir le cigare dans une ouverture plus petite qui garde le tabac dans le cigare ce qui donne moins de résidus et miettes de tabac. L’emporte-pièce convient particulièrement cigares de faible diamètre. Sinon un ciseau à cigare peut faire office de véritable couperet pour trancher le bout du cigare, mais il faut le manier avec beaucoup de précautions sous peine de l’effriter. Quelle que soit votre méthode de coupe, son but est de pratiquer une incision de la taille nécessaire à un bon tirage, c'est-à -dire légèrement inférieure au diamètre du corps du cigare, et que cette ouverture soit perpendiculaire, franche et aux bords nets. Cette opération est très simple pour les obus, il suffit d'enfoncer la tête du cigare à fond dans le trou de la guillotine et de trancher.
Un cigare convenablement humidifié se tranchera plus aisément que s'il est un peu sec, la cape ayant tendance à se dérouler. Une fois ouvert, certains amateurs s'ouvrent l'appétit en fumant à cru. Les Cubains disent fumar crudo. Cette approche consiste à aspirer à vide le cigare sans l'avoir allumé pour en humer la saveur. Des arômes de tabac frais originaux apparaissent, et donnent un avant-goût du corps et de la richesse. Si le poivre est presque toujours présent dans le parfum du cigare "à cru", chez certains, des épices et le cuir peuvent être perçus. Quoi qu’il en soit la coupe est un des moments cruciaux de la dégustation du cigare dont elle peut réduire l’extase, si elle a été mal positionnée.
Seuls les Cubains et quelques initiés savent trancher d’un coup d’incisive le bout de leur cigare sans en détruire la cape, le contenu et sa combustion. Pour les autres, une incision aléatoire altérera la cape, et déposera sur la langue et les lèvres des résidus de tabac qui auront pour effet de dénaturer la dégustation. La façon de couper la tête du cigare a une forte influence sur l’acte de le fumer.